La Neuroposture : pour remettre le corps dans le droit chemin

Pratique de Santé

Thérapie par le Dr Jean-Pierre Willem
La neuroposture : Pour remettre le corps dans le droit chemin

Pour le Dr Schwenck, la plupart des maladies découlent de nos habitudes socioculturelles et des multiples contraintes posturales que nous imposons quotidiennement à notre corps. Il suggère qu’une « reprogrammation » du corps pourrait soulager bien des maladies. Il a appelé sa méthode la neuroposture.

Quand on se préoccupe du corps, on est obligé de constater qu’il fonctionne à cent pour cent de manière automatique : battements cardiaques, respiration, digestion, salivation sont assurés sans notre volonté. Toute l’organisation du corps est régie par des automatismes avec lesquels nous venons au monde et qui sont inscrits dans notre système nerveux. Muscles, système nerveux et organes fonctionnent théoriquement dans un schéma idéal pré-établi où tout est interdépendant : les muscles s’imbriquent les uns dans les autres, au même titre que les nerfs qui véhiculent les ordres d’adaptation entre nos organes et nos muscles et réciproquement. La moelle épinière reçoit vingt-quatre heures sur vingt-quatre une multitude d’informations (variations de température, de pressions atmosphériques, informations vibratoires, etc) et en particulier les variations de tensions musculaires liées aux mouvements , qui induisent des mécanismes d’adaptation automatique. Cette adaptation est programmée dans la moelle, et nous sommes à l’abri des ennuis si aucune contrainte extérieure au corps ne vient modifier la tension d’un ou plusieurs muscles.

Par contre, si l’on impose par un artifice externe au corps, une modification des tensions musculaires, (bretelles, chaussures, canapé, siège, etc), tous nos mouvements deviennent de « faux mouvements » qui vont avoir des répercussions sur nos organes. En clair, cela signifie que lorsqu’ils sont « contraints », nos muscles déclenchent des mécanismes d’adaptation illogiques (car contraire aux programmes médullaires) et pathogènes. Le Dr Jean-Pierre Schwenck, médecin généraliste à Strasbourg, a ainsi identifié une multitude de contraintes qui nous sont imposés ou que nous imposons à notre corps, brouillant ainsi sa logique et son fonctionnement.

Reprogrammer la moelle épinière

De l’oreiller dans le berceau, au repas en position assise, de la marche illogique que nous impose la chaussure aux longues heures passées assis appuyés sur nos fesses, et non pas sur nos pieds, du port de lunettes à celui du soutien-gorge…, Jean-Pierre Schwenck dénonce tout ce qui nous détourne de l’homo erectus, et de la position droite qu’il a adoptée il y a plus de 2 millons d’années.

En trente années de pratique, le Dr Schwenck a mis au point six exercices simples adaptés à toutes les pathologies. Il s’agit d’envoyer des informations de modification de tension de muscle justes dans des postures justes vers la moelle épinière pour que les réponses élaborées par la moelle (c’est à dire des automatismes d’adaptation) soient justes. Il serait trop long d’exposer ces exercices en détail ici. Mais, pour éviter le pire, Jean-Pierre Schwenck conseille à chacun de suivre cinq conseils pour supprimer les « contraintes » les plus communes.

Cinq habitudes à prendre

Quel que soit le symptôme et sa localisation, il faut toujours commencer par

  • Un examen dentaire et buccal complet (clinique et radiologique). Ceci afin d’éviter tout foyer, kyste, granulome ou problème d’occlusion – indolores en bouche – mais susceptibles de participer à la genèse de vos symptômes.
  • Dormez à plat! La plupart d’entre nous dorment sur un ou plusieurs oreillers. En contraignant ainsi la tête à être surélevée par rapport au reste du corps, nous imposons une tension inutile à tous les muscles du cou, pendant huit heures de sommeil. Couchez-vous à plat dans votre lit sur un matelas ferme, sans oreiller, ni traversin. Ne surélevez pas le pied du lit en cas de jambes lourdes : la sensation de bien-être ne serait que transitoire. Ne dormez pas non plus sur le ventre.
  • Bannissez la position assise. Ne vous laissez pas imposer des positions vertébrales aberrantes par les sièges! Si vraiment vous ne pouvez l’éviter, asseyez-vous en position « physio » : pieds à plat sur le sol, chaise basculée vers l’avant – afin de faire porter le poids du corps au maximum sur les pieds et non pas sur les fesses.
  • Marcher pieds nus chaque fois que c’est possible. Sinon, choisissez des chaussures adaptées à la forme du pied : c’est à dire plates, sans *talon, larges, (de sorte que vos orteils puissent se fléchir), et dotées d’une semelle mince et souple, capable d’épouser le déroulement du pied lors de la marche.
  • Réapprenez à marcher. Nous ne savons pas et nous ne pouvons pas marcher, car nos pieds font ce que nos chaussures nous obligent à faire. La « bonne façon de marcher », c’est en appui sur un seul pied (bien souvent nos deux pieds touchent le sol en même temps), le corps avançant par une propulsion automatique assurée par le pied arrière. A défaut, bonjour l’arthrose! Et une litanie de *petites pathologies que vous ne soupçonnez même pas.

1* et sans tige métallique dans le talon
2* et d’autres plus lourdes

En Bref...
Jean Pierre Schwenck

  • En 1985, une soudaine aphasie, accompagnée d’une paralysie du bras droit, affecte le Dr J-P Schwenck pendant 48 heures. C ‘est en cherchant à comprendre les origines de cet incident (il n’a fait ni embolie, ni rupture d’artère cérébrale) que ce médecin généraliste de Strasbourg entame une réflexion neurophysiologique qui le conduira à concevoir la neuroposture.

Source : Article paru dans PRATIQUES DE SANTE, le 24 septembre 2005 n° 36

Le corps dans le droit chemin
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